Ecole de Guitare Classique Unisson
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CHAPITRE 4

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Message  Vanessa Sam 30 Jan - 6:02



CHAPITRE 4



CHAPITRE 4 Olaa10





- Moi, j'ai dans l'idée qu'avec un modèle, ce serait plus facile, dit une voix d'une masse de muscles, sous une touffe bouclée, qui dépassait de parts et d'autres d'un grand carnet de croquis posé sur un petit chevalet.

-Mes explications devraient suffire, répliqua une Oléa digne et énervée.
- Non, mais, vous voyez, quand on débute, on a du mal à visualiser.

Migar continua ses arguments sans se démonter, sa tête oscillait de façon exagérée, faisant danser les bouclettes de sa tignasse. A la fin, le regard torve, il se tourna vers ses convives, qui opinèrent tous de la tête, devinant sa pensée. Oléa se tenait devant lui, elle serrait son châle dans son poing, contre son cœur. Elle avait synthétisé une robe en velours bleu nuit pour être plus à l'aise que dans son uniforme. Sa coquetterie fit qu'elle l'avait « taillée » avec un décolleté, qu'elle cachait avec son châle.

- Votre ami Gerff ne semble pas vous soutenir, aujourd'hui. Où est -il? D'habitude vous êtes inséprables: on ne voit l'un sans l'autre.

Le sergent ne put s'empêcher de remarquer la déception que masquait cette remarque. Finalement, elle semblait tenir à avoir tout l'équipage en élèves. Tandis qu'il cherchait un moyen de ne pas laisser passer la diversion.

- Boh, il boude dans sa cabine, comme d'habitude... Il ne fait pas honneur aux cours de votre mère, non plus. Ce n'est pas comme ça qu'il va progresser. Nous non plus, d'ailleurs! Sans modèle... Et puis, dessiner un hologramme... Bôff... Ce ne serait pas assez réaliste.
- Je vois... Oléa poussa un profond soupir et retira doucement son châle. Elle pianota son ordinateur pour synthétiser un paravent.

Migar se tourna vers les autres en brandissant fièrement ses deux pouces, devant les acclamations silencieuses. Il se retourna avec un sourire jusqu'au oreilles en se frottant les mains. Ses yeux tombèrent sur le châle tendu vers lui. Il eut un hoquet de surprise.

- Vous êtes donc volontaire pour poser. Avec mon châle. Juste mon châle, s'empressa – t – elle d'ajouter. Le regard implacable, un sourcil relevé.
- Gné gné gné grmpff. il saisit le châle sans façon, et grommela en marchant lourdement vers le paravent. Il regardait le sol, se cachant dans sa barbe, pour éviter les regards moqueurs...ou ceux qui appréhendaient de dessiner le sergent Migar Dulino à demi nu.

Oléa fit le tour des « artistes » en souriant à chaque fois qu'elle comparait avec le modèle, qui était raide comme un statue – une statue avec une tête rouge pivoine. Elle semblait beaucoup s'amuser à présent. Quand la séance fut fini, elle reprit son châle posé délicatement sur le paravent et conclua :

- He bien, il faut avouer que les résultats sont bien meilleurs que d'habitude – et bien mieux proportionnés , dit -elle en jetant un regard en oblique à un ingénieur qui se cacha derrière son carnet. Ses «dames» avaient des poitrines monstrueuses, une taille en aiguille et des hanches plus larges que les épaules. Elle ajouta en faisant pétiller ses yeux: Les prochaines fois, vous passerez chacun votre tour. Afin qu'Edgar puisse...progresser. Oh! J'allais oublier, (elle se tourna de façon théâtrale vers les déserteurs en faisant voltiger son châle autour d'elle) je sélectionnerai quelques unes de vos œuvres pour les faire défiler pendant les séances de restauration...

Le rouge pivoine vira au cramoisi.

Les semaines s'échelonnèrent, ponctués par les diverses manifestations artistiques, dont chacun pouvait se vanter d'avoir progressé, en comparant avec les premières esquisses.
Les dessins défilaient lentement sur l'écran qui faisait le mur du fond principal du réfectoire. Les tables n'avaient pas été tournées, mais tous appréciaient ces «griboullis» qui leur changeaient les idées. Les conversations étaient plus légères, animées, positives... Quelquefois des rires prenaient la salle, quand une version particulièrement réussie du sergent Migar apparaissait. On entendait un sluuurp devenir très discret quand l'intéressé se trouvait dans la salle.

Cependant, un jour, un mécanicien , resta planté, la fourchette en l'air, son esprit fixé sur une pensée. Ses yeux étaient figés sur le docteur Simi Oléa qui mangeait en tête à tête avec le sergent Dulino. Elle semblait essayer de lui en mettre plein la vue avec ses théorie de l'anatomie définies par un artiste mort depuis des siècles. Lui, semblait avoir une autre définition de l'anatomie, ses yeux faisant de drôles d'aller retour. Pourtant, il ne perdait pas une miette de ce qui sortaient de ces lèvres qui pouvaient faire surgir une tempête de neige comme la floraison du printemps.
Ils sursautèrent tous deux quand le mécanicien plaqua ses mains sur leur table en criant :

- J' AI UNE IDEE !

Il s'excusa en voyant qu'il venait d'interrompre un moment privilégié. Il poursuivit en agitant sa fourchette devant le nez pointu d'Oléa.

- Vous pouvez créer n'importe quelle machine, n'est – ce pas?
- Heuu... parvint-elle à balbutier. Je... Je... Il faut que cela reste dans le domaine du possible.
- Pourriez – vous créer une machine qui capte les sensations?

Migar vit mademoiselle Simi devenir rose. Ses yeux papillonnaient. Pour la première fois, il la trouva presque attachante. Quant au mécanicien, il compris en voyant son expression qu'il avait mal formulé sa requête.

- Je voulais dire... vous voyez, la bouffe ici est tellement infecte! Bon, en vérité, elle n'a pas de goût... Mais on pourrait remédier à cela de façon relativement simple.
- C'est – à – dire, enregistrer les souvenirs des goûts des aliments dans le synthétiseur nutritionnel?
- Exactement!! Chacun pensera à la meilleur chose qu'il ait mangé et puis voilà!
- Ce ne sera pas si facile que ça, mais je peux essayer... J'aime relever les défis. Il me faudra par contre l'autorisation du commandant, qui voudra y voir l'utilité. Et...

Le sergent Dulino fit racler sa gorge. Oléa baissa les yeux vers lui, attendant la suite, avec un regard inquisiteur.

- Je pourrais peut être vous aider...
Elle s'apprêtait à répliquer mais se retint , les mots bloqués par ses lèvres pincées. Et le laissa poursuivre.
- Je peux me vanter d'avoir développé à mes moments perdus, lorsque nous étions sur Terre, ma passion. Il se tint droit et fier, mimant des bretelles qu'il aurait fait claquer sur ses larges épaules, avant d'ajouter: « La pâtisserie ».
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